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La petite Maison au bord de la Mer

#1





J’existe, depuis un peu plus de 100 ans déjà.
Les années m’ont donné une incroyable beauté !
Mon toit de tuiles rouges, met en valeur mes murs, pas droits,
Blanchis à la chaux et habillés de fenêtres bleutées.

Devant moi, à mes pieds, le sable puis, à perte de vue l’océan !
Immense tapis aux reflets bleus et argentés.
A l’horizon, juste en face, l’ile d’Yeu et son phare bienveillant.
Semble vouloir la quiétude de l’endroit, nous prouver.

On m’a aimée, adorée, chouchoutée, choyée … !
Chaque printemps, on m’a nettoyée pour éviter l’érosion.
La façade, les boiseries repeints, frottés…
Le jardin, taillé, fleuri, re-fleuri avec tant de passion.

Souvent témoin privilégié de grands bonheurs,
J’étais le théâtre des plus belles scènes de fraternité,
Ou encore, dans les moments de doute, de douleur,
Dans mon ventre on venait toujours se réfugier.

A mon âtre, des cœurs et des corps se sont réchauffés
Au hasard, d’une soirée d’hiver en amoureux
Profiter du silence, du roulis des vagues, s’abandonner…
Ou encore d’un chagrin, d’une rupture, faire le point, au mieux.

Les enfants jouaient, riaient, chantaient autour de moi.
Ils cueillaient les fleurs des rosiers qui tapissaient ma façade.
Avant de se mettre à table dans un joyeux brouhaha
Alors que, dans la cuisine, s’activait la « brigade ».

Les passants s’arrêtaient souvent devant moi.
Leurs yeux, trahissaient une très certaine envie.
Ils me dévisageaient du plancher jusqu’au toit.
« cette petite longère est magnifique ! elle n’a pas de prix ! »
C’est vrai que je n’avais pas de prix !
Ou plutôt si !! énorme prix !mais surtout celui du cœur…
Le prix qui n’a de valeur que celui de la vie…
Celui qui est toujours vainqueur !

Je me pensais insaisissable, indestructible et pourtant…
Pourtant… aujourd’hui, mes murs se lézardent….
Mes planchers s’écartent tel un sol défaillant….
Je le sens, je le sais, je suis devenue vieillarde…

La dernière décennie, m’a volé ma beauté, sans aucun scrupule.
Xynthia a fragilisé sans pitié mes fondations
Elle a couché, arraché les arbres, dévoré la dune
Puis, elle a attendu que les marées continuent son action…

 
Au fur et à mesure que les mois passent,
Les vagues sont plus fortes encore…
A leur guise, les habitations elles frappent
Allant même jusqu’à entrainer des humains vers la mort…

 
Aujourd’hui, je suis triste. A mes pieds, le vide.
Dans mon ventre aussi, le vide. Plus de meubles.
Plus d’habitants non plus. Ils sont partis. Livides.
De moi, ils vont maintenant faire leur deuil.

 
Moi ? moi si jolie ! moi si coquette ! moi si aimée…. !
Moi, qui n’avais de prix… que celui du cœur !
Aujourd’hui, ils sont partis… Les yeux mouillés….
Et bientôt je vais m’écrouler… sans aucune valeur !

Eux ? eux, ils ont tout perdu !
Leurs souvenirs, leur vie, tout part en … écume !
J’étais le rêve de leur vie, leur paradis… PERDU !
Il ne leur reste que leurs souvenirs, leur colère, leur amertume !
Christine GOURDON le 3 février 2014
 

janu

Maître Poète
#2
La symbolique est parfaite, on entend parler les murs, rendre tous les souvenirs accumpulés; Bravo et amitiés
 

Loik

Nouveau poète
#5
___Oui, cette année est malheureusement ,celle des tempêtes,et de la mer démontée!...surtout sur toute la côte atlantique.
J'aime bien ce poéme
Amitiés
 
#7
une très belle retranscription des émotions des souvenirs ... rendu sincérité à la lecture ... et plus encore .. par l'attention aux autres .. ayant laissé à la tempête une partie de leur vie au quotidien ! une belle réussite ! merci du partage !